En 1987, le paysage du deux-roues en France s’est figé pour une génération : naître avant cette date, c’est bénéficier d’un accès libre à la mobylette ou au scooter 50cc, sans jamais passer par la case BSR. Une ligne de partage que la réglementation n’a jamais effacée, malgré les évolutions du permis et le durcissement des formations pour les nouveaux venus.
Plan de l'article
- Qui peut rouler sans BSR ? Les profils concernés par la réglementation
- Scooters, mobylettes, vélos électriques : tour d’horizon des véhicules accessibles sans BSR
- Faut-il absolument le BSR ou existe-t-il des alternatives pour conduire en toute légalité ?
- Assurer un deux-roues sans BSR : conseils pratiques pour éviter les mauvaises surprises
Qui peut rouler sans BSR ? Les profils concernés par la réglementation
La législation française ne laisse guère place à l’interprétation : conduire sans BSR est réservé à des profils très précis. Le brevet de sécurité routière, qui porte aujourd’hui le nom de catégorie AM du permis de conduire, n’est pas exigé pour tout le monde. Deux groupes bien distincts peuvent encore échapper à cette obligation.
D’une part, ceux nés avant le 1er janvier 1988. Véritable passe-droit générationnel : pour eux, cyclomoteur, scooter 50 cc ou mobylette restent accessibles, sans besoin de formation ou de brevet particulier. Il suffit de justifier de son âge. Pour les autres, inutile de rêver à une quelconque dérogation.
Autre cas de figure, les détenteurs d’un permis B obtenu avant le 1er janvier 1988. Ce permis “à l’ancienne” leur accorde toujours la possibilité de rouler sur un deux-roues léger, eux aussi sans démarche supplémentaire.
Pour tous ceux nés après 1987, la donne change : la catégorie AM du permis devient incontournable, avec formation théorique et pratique à la clé, villes et campagnes réunies sous la même règle.
Prenons un instant pour résumer les situations selon l’année de naissance et le permis :
- Permis B obtenu avant le 1er janvier 1988 : pas de formation supplémentaire à prévoir, le cyclomoteur est accessible.
- Naissance après 1987 : obtention obligatoire (ASSR 1 ou 2, ou ASR), suivie du permis AM pour conduire tout deux-roues motorisé de moins de 50 cm³.
La réglementation est claire : après 1987, chaque nouvel adepte des petites cylindrées devra passer par la case formation, quel que soit le véhicule ou le lieu de circulation. Cette obligation concerne aussi bien les scooters que les mobylettes ou les quadricycles légers, ces petites voitures souvent oubliées mais bien soumises aux mêmes règles.
Scooters, mobylettes, vélos électriques : tour d’horizon des véhicules accessibles sans BSR
La question du scooter sans BSR revient en boucle, surtout chez les conducteurs nés avant 1988. Pour eux, la réglementation reste permissive : scooter 50 cc, mobylette, cyclomoteur, à condition de respecter 50 cm³ maximum, 4 kW de puissance, et une vitesse ne dépassant pas 45 km/h.
Pareil pour le cyclomoteur, qu’il soit thermique ou électrique : là encore, ceux qui franchissent la barre des 14 ans avant la date fatidique ne sont soumis à aucune formalité. Même logique pour les quadricycles légers, très répandus dans les milieux ruraux, à condition de respecter ce critère d’âge.
Le vélo à assistance électrique (VAE) s’inscrit aussi dans ce tour d’horizon. Quand la puissance ne dépasse pas 250 W et que l’assistance se coupe à 25 km/h, il n’est pas concerné par le BSR ni par le permis. Aucun document particulier n’est exigé, ni assurance obligatoire : tout le monde peut s’élancer.
Au-delà, en revanche, puissance supérieure à 250 W ou vitesse de plus de 25 km/h,, on change de catégorie : les speed bikes et cyclomoteurs électriques sortent du cadre et réclament permis, immatriculation et équipements adaptés. Gare à ne pas franchir la ligne, la sanction tombe vite.
Faut-il absolument le BSR ou existe-t-il des alternatives pour conduire en toute légalité ?
Le brevet de sécurité routière (BSR) a longtemps constitué le passage obligé pour tout jeune de 14 ans voulant accéder au cyclomoteur ou à la voiturette. Depuis 2013, c’est le permis AM qui a pris le relais : formation théorique (ASSR 1 ou 2, ou ASR) puis module pratique dispensé en auto-école agréée, en sept heures, avant remise du titre ouvrant droit, précisément, aux 50 cm³ et quadricycles légers.
Mais pour celles et ceux nés avant le 1er janvier 1988, ni BSR ni permis AM n’entrent en jeu pour piloter un 50 cc, du moment que la cylindrée et la vitesse respectent les seuils réglementaires. La France fait figure d’exception : ailleurs en Europe, très peu de dispositifs comparables existent encore.
Si un jeune n’a pas validé l’ASSR au collège, il lui reste la possibilité de passer l’ASR (attestation de sécurité routière) auprès d’un centre agréé. Ce justificatif permet ensuite d’effectuer la partie pratique et d’accéder au permis AM.
Autre point d’attention : un permis B validé avant le 31 décembre 1987, ou obtenu depuis plus de deux ans, ouvre aussi l’accès au scooter 50 cc. À noter enfin, la durée du permis AM : il reste valable quinze ans et reconnu dans toute l’Union européenne. La demande peut être réalisée en ligne via le portail public.
Assurer un deux-roues sans BSR : conseils pratiques pour éviter les mauvaises surprises
Rouler sans BSR n’épargne personne des démarches d’assurance scooter, il faudra malgré tout une garantie responsabilité civile, couvrant tout incident causé à un tiers. Chaque assureur réclame des justificatifs précis, qu’on souscrive chez un spécialiste ou auprès d’une compagnie généraliste :
- Carte grise à jour du véhicule
- Pièce d’identité valide
- Justificatif de capacité à conduire (permis AM, permis B, ou preuve de dispense pour naissance avant 1988)
- Éventuellement, relevé de sinistres récent
Les contrôles sont automatiques avec le Fichier des véhicules assurés (FVA). Impossible d’échapper à la vérification, et conduire sans assurance expose à des sanctions sévères : amende pouvant monter à 3 750 euros, voire immobilisation du véhicule. Préparer son dossier évite ce genre de mauvaises surprises, pour tout profil, novice comme fidèle usager.
Enfin, la sécurité ne se limite pas aux papiers. Le port du casque homologué ainsi que des gants certifiés est obligatoire pour tous les conducteurs et passagers. Investir dans un blouson renforcé, même si ce n’est pas une obligation légale, augmente nettement la protection lors d’une chute. Pour l’assurance, reste à choisir le niveau de couverture : simple tiers, formule intermédiaire ou tous risques, tout dépend de son usage et des risques que l’on souhaite éviter.
Sur un scooter rétro ou un vélo électrique dernier cri, une vérité subsiste : rouler en règle garantit un certain calme sur la route. Savoir jongler entre liberté et exigences réglementaires, c’est là toute l’affaire, pour transformer chaque trajet en une parenthèse sereine sans mauvaise surprise au tournant.



